Euphémismes

une comédie française
Nous avons voulu la fermeté et l’humanité
Éric Raoult, 1997
Nous voulons une politique généreuse mais ferme
Lionel Jospin, 1998
Je serai humain parce qu’il le faut, je serai ferme parce que je le dois.
6 juillet 2006, Nicolas Sarkozy
                                                                                                                                                                                      visuel Temps fort
Au WIP-Villette / Temps fort au WIP. Les 28 et 29 octobre 2011 à 20h30. 211 Avenue Jean Jaurès 75019. Résa: 01 40 03 75 75 ou wip-villette@vilette.com.

 

 

 

Texte, mise en scène / Elsa Ménard

Lumière / Laurent Vergnaud

Musique/Jean Bordé

Vidéo/ Christophe Rivoiron

Avec/ Olivier Boreel, Jérôme Buisson, Thomas Laroppe, Madeleine Mainier, Babacar M’baye Fall, Elsa Ménard, Isabel Oed, Julien Ratel, Gaël Rebel

 

Août 1996, M. Debré expulse les sans-papiers de l’église Saint Bernard, la gauche descend massivement dans la rue. Avril 1997, M. Chirac dissout l’Assemblée Nationale provoquant des élections législatives anticipées. En mai 1997, au Zénith, M. Jospin ouvre la campagne électorale en promettant l’abrogation des lois Pasqua-Debré. La droite est très largement battue aux élections, on parle alors d’une Vague Rose sur la France… Mais certains dénoncent déjà la dérive du PS, le choix d’un consensus permanent qui allait peu à peu dissoudre le PS, de l’intérieur…

Euphémismes, une comédie française revient sur le vote de la loi Reseda, relative à l’entrée et au séjour des étrangers en France, proposée par la gauche en 1998. Ce texte, qui mêle à l’écriture d’Elsa Ménard un ensemble de citations extraites de discours politiques et médiatiques, interroge la place que notre société réserve à l’autre. En 1998, certains ont cru (pas longtemps)  que  Le Pen c’était fini… c’est bien le problème, c’est chaque fois un peu fini, et voilà que chaque fois ça recommence

Euphémismes, une comédie française en octobre 2011 : le compte à rebours des élections présidentielles est déjà lancé. La compagnie souhaite témoigner de l’enjeu des discours politiques, qui de discours deviennent lois autorisant ou non, à vivre sur le territoire et dans ce qui se nomme de plus en plus facilement, l’identité française. Dans cette course au pouvoir, des dérapages ont lieux, des promesses sont faites ; seule réalité tangible : la prise du pouvoir. A quel prix ? Au-delà de son contexte historique qui entre en échos avec les prochaines élections, Euphémismes s’attaque aux présupposés de la langue politique et creuse le rapport à l’autre, à commencer par l’autre en soi. Aller-retour entre l’intime et le politique. Aller-retour qui semble omis par le monde politique, sinon pour le pire… Comment perd-on le lien avec les mots du pouvoir ? Comment cette perte déréalise ce que ce pouvoir fait ? Comment tenter de se réapproprier le réel ?

Au plateau, neuf acteurs, dont six ne s’expriment que par citations. Euphémismes est une traversée de la violence au sein du langage politique et médiatique. Violence dont l’un des outils est la répétition. A force d’entendre la même chose, on se dit que cela doit être vrai. Et ce n’est plus parce que c’est vrai que tout le monde le dit mais parce que tout le monde le dit que c’est vrai. Le langage n’interroge plus le réel, il est la réalité et en tant que tel n’a plus à être remis en question, n’a plus à être écouté, il devient évidence, constat, constat de réalité.Que cherche-t-on à nous faire entendre ? Quel est ce réel que l’on nous fait constater sans pouvoir le contester.Par un montage de citations, un travail de distribution de la parole au plateau, en juxtaposant le parcours d’un Triodont elle a écrit l’intégralité des textes – et les discours officiels, Elsa Ménard tente d’en “crever” la toile, en plusieurs endroits : pour que l’on entende l’euphémisme au lieu du constat, la folie au lieu du consensus, pour y voir plus clair, respirer un peu…?

Le réalisme consensuel n’est pas la médecine douce qui guérira la société de ses monstres. C’est la nouvelle folie qui les entretient. Jacques Rancière, 1993.

 

Visuel Euphémismes horizontal
                                                                                                                                                                                              
Le texte Euphémismes, une comédie française a reçu l’aide d’encouragement de la DMDTS et a été sélectionné par le collectif A mots découvert //  Co-Production Cie Mange ta tête, Collectif 12, Confluences. Avec l’aide à la diffusion d’Arcadi. Le soutien du WIP Villette
Contact Administration / 06 52 08 99 98



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